Depuis un an, il installe régulièrement son matériel sous les platanes ou au gré des allées commerçantes. Sa règle est simple : s’il ne pleut pas, il chante. Et surtout, il invite les passants à chanter avec lui. Un chevalet affiche les paroles, des micros circulent de main en main, et soudain, le marché prend des airs de guinguette.

Le répertoire qu’il propose est volontairement « vieillot », comme il le dit lui-même avec humour. Des airs d’antan, des refrains d’avant les années 2000, que certains jugeront démodés mais que d’autres retrouvent avec émotion. Pour beaucoup, ce sont les chansons de leur jeunesse, des airs qu’on croyait oubliés et qui réveillent souvenirs et sourires.

Installé en Normandie depuis une dizaine d’années, Phélix consacre une partie de sa retraite à partager sa passion de la chanson française. Il anime régulièrement des rencontres musicales dans les foyers et maisons de retraite, convaincu des bienfaits du chant collectif. Des études scientifiques l’ont conforté dans cette idée : chanter fait du bien au corps comme à l’esprit.

Au marché, ce rendez-vous improvisé est devenu une petite habitude, un moment de convivialité où la voix des habitants se mêle aux cris des commerçants. « Ce n’est pas un karaoké, insiste Phélix, mais une façon de chanter ensemble ». Et il suffit d’observer les passants qui s’arrêtent, le sourire aux lèvres, parfois le micro en main, pour comprendre que le pari est réussi.

Chaque mardi, tant que la météo reste clémente, un peu de variété française continue donc d’accompagner la vie du marché de L’Aigle. Une parenthèse légère et joyeuse qui rappelle que la musique se partage avant tout.